#PLIB2020 – Mon avis sur les 5 livres finalistes

En 2018, nous étions 52 jurés à participer à cette belle aventure. En 2020, nous sommes 184, soit 3,5 fois plus ! Chaque année, le PLIB (le Prix Littéraire de l’Imaginaire organisé par BooktubersApp) réunit une belle brochette de passionné.es de lectures de l’Imaginaire francophone autour d’un prix par et pour les lecteur.rices, qu’ils.elles soient de Youtube, de Blog ou de Bookstagram.

En 2018, j’avais fait une vidéo par livre finaliste mais cette fois, j’ai peur de manquer de temps avec mon départ imminent pour la Norvège. Comme le règlement le permet, je vais donc écrire cet article pour remplir mes obligations et j’en parlerai par la suite sur ma chaîne Youtube, j’espère avant le 20 septembre ! 🙂

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Petite précision utile : j’ai lu tous ces romans en e-book mais j’ai indiqué le nombre de pages pour chacun en version papier d’après les informations glanées sur Internet. Parfois, cette lecture numérique a sans aucun doute contribué en négatif à mon expérience de lecture, j’y reviendrai en temps voulu…

Le monde tel qu’on l’a connu a disparu. Chaos, misère, famine … Les Hommes ont enfin trouvé un équilibre et se sont organisés en guildes, guidé par leur chi, leur nature profonde. Guilde des Marchands, des Inventeurs, des Alchimistes, des Gardiens ; tous demeurent fidèles à ce qu’ils sont afin de vivre en harmonie avec la nature et les animaux particulièrement respectés, créant une cité semblable à une ville sylvestre.
Dans ce monde proche de l’utopie, Céleste, une jeune fille de 17 ans, n’a pas de chi. Le jour où elle rencontre Calissa, mystérieuse contrebandière, elle est loin de se douter qu’elle va se retrouver embrigadée bien malgré elle dans une histoire complexe qui même non seulement le dirigeant de Lowndon Fields, mais également la très redouté « Confrérie des Sans-loi ». Entre ruse, savoir, intrigues et faux-semblants, Céleste va devoir changer sa vision du monde. [BABELIO]

La Cité des Chimères est le premier des cinq finalistes que j’ai lu cette année. J’en garde un bon souvenir. Je trouve que l’écriture de Vania Prates est légère et agréable. 🙂 L’univers m’a beaucoup plu, les personnages également (et tous ! ce qui est assez rare chez moi) mais j’ai trouvé que toute l’histoire se déroulait de manière un peu naïve et que les héros arrivaient à résoudre facilement les difficultés qui se présentaient à eux. À aucun moment, je n’ai eu de petit stress ou de suspense quant à l’aventure. J’ai même pensé qu’il s’agissait du premier roman de l’autrice, ce qui expliquait le manque de sinuosités dans le récit.

Il m’a malgré tout beaucoup divertie et j’ai passé un bon moment en sa compagnie ! La fin m’a arraché un sourire pour Calissa mais je n’en dirai pas plus… 😏

#ISBN:9782490151219

1861 : la guerre de Sécession commence. À la Maison Blanche, un huis clos oppose Abraham Lincoln à la Mort elle-même. Le président doit mettre un terme au conflit au plus vite, mais aussi à l’esclavage, car la Faucheuse tient le compte de chaque mort qui tombe. Militaires, affranchis, forceurs de blocus, politiciens, comédiens, poètes… Traversez cette épopée pour la liberté aux côtés de ceux qui la vivent, comme autant de portraits de cette Amérique déchirée par la guerre civile.
Prix Babelio Imaginaire 2020 [BABELIO]

Je me suis lancée dans Je suis Fille de Rage après avoir regardé l’interview de l’auteur par Céline sur le compte Instagram du PLIB. J’étais vraiment hypée et hyper enthousiaste suite à cette vidéo. 🤩 Si vous voulez vous lancer dans cette aventure, achetez-le au format papier, ce sera mon seul conseil. J’ai l’impression que la version ebook avait été bâclée (et je me permets de dire ça car je l’ai achetée 10€): il n’y avait pas de carte sur le conflit au début du roman (heureusement que j’avais un atlas d’Histoire) et il restait pas mal d’erreurs dans le texte.

Hormis ces désagréments, je dois dire que le fil rouge de l’histoire est impeccable. La construction du récit est très bien pensée, l’auteur s’est investi et a fait de très nombreuses recherches pour rédiger son roman. Tout est palpable (avec la retranscription des lettres des généraux entre les chapitres par exemple) et j’en venais même à imaginer que certains personnages ajoutés au récit avaient été inspirés de personnages réels rencontrés durant ses recherches. 🙂

Pour mieux suivre ma lecture, j’ai imprimé la liste des personnages présentée au début du roman que j’annotais au fil de ma lecture pour me repérer car il y a beaucoup de personnages, ce qui est intéressant pour multiplier les points de vue sur ce conflit si particulier qui a agité les Etats-Unis il y a 160 ans.

Malgré tous ces éléments, l’alchimie n’a pas pris avec moi. j’ai trouvé que l’aspect SFFF était beaucoup trop léger (uniquement la Mort en tant que personnage finalement) et l’aspect historique trop lourd, les relations entre les personnages et le lecteur trop distantes et impossibles à approfondir à cause du manque de scènes intimes ou du quotidien. Le récit est composé à 80% de scènes de batailles et de réunions ou de pensées stratégiques. Dans ce contexte, c’était trop difficile pour moi de m’attacher à qui que ce soit, y compris à la protagoniste mentionnée dans le titre malgré ce qu’elle vit… 😕 Mon intérêt s’était réveillé avec le personnage de Minuit mais je ne l’ai pas côtoyée assez longtemps que pour en être suffisamment marquée par rapport aux autres…

#ISBN:9782366294774

Mers et océans ont disparu. L’eau s’est évaporée, tous les animaux marins sont morts. Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines…, arrachent l’âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l’humanité, peuvent les détruire.
Oural est l’un d’eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu’il protège depuis la catastrophe. Jusqu’au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme. Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes… De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaître son geôlier et l’objectif de ce dangereux périple.
Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ? [BABELIO]

Je voulais lire Mers mortes depuis sa sortie. L’été dernier, je l’avais croisé en librairie à Lyon mais après avoir lu les premières lignes, je l’avais reposé. Ce n’était sans doute pas le bon moment pour moi. J’ai été quand même très contente de le savoir parmi les finalistes car la thématique m’intéressait énormément et j’avais aussi beaucoup envie de découvrir la plume franche et réputée parfois violente d’Aurélie Wellenstein.

Je n’ai pas été déçue par le traitement du sujet de fond (la disparition des mers, des fonds marins et la quête impossible pour les recouvrer). 😀 La plume est également addictive, le récit est très dynamique et m’empêchait de reposer ma liseuse. En revanche, j’ai été obligée de le faire après la première vision d’Oural. Je savais que ça allait arriver et je redoutais ce moment. Je me permets donc d’écrire un TW ici : ce livre contient des scènes de violence extrême envers les animaux marins. Mais ce n’est pas de la violence gratuite, ce sont des actes que les humains exercent réellement aujourd’hui à l’encontre des animaux des mers. Pour moi, l’autrice opère une forme de sensibilisation à travers ces visions. On se dit que c’est tellement horrible qu’on va vérifier sur internet et là… on se rend compte d’à quel point l’humain est capable du pire…

Le seul bémol que je pourrais adresser à l’autrice avec ce livre, ce serait le traitement des personnages, en particulier les personnages féminins qui sont clairement sous-traités alors que les personnages masculins prennent pas mal de place et sont développés dans leurs histoires respectives. J’aurai voulu voir se développer le personnage d’Amazone, de Tamise ou encore celui de Sélène. Elles ne sont là que comme faire-valoir des hommes, existant dans leur ombre. Et malgré le fait qu’on suive Oural, ses pensées, ses faits et gestes, ça ne m’a pas empêchée de ne pas beaucoup m’y attacher. J’avais même plutôt envie de lui foutre des baffes, de même qu’à Bengale par moments.

#ISBN:9782367406602

Dans le royaume de Cendrelune, les dieux épient les pensées des hommes, et leur Exécuteur, l’Ombre, veille à condamner tous ceux qui nourriraient des envies de rébellion.
Or, il semble que certaines failles existent. À l’âge de 17 ans, Céphise ne vit en effet que pour se venger. Depuis qu’on l’a amputée d’une partie d’elle-même et privée de sa famille, elle ne rêve plus que d’une chose : s’affranchir de la tyrannie du tout-puissant Orion, Dieu parmi les dieux. Et contre toute attente, il se pourrait qu’elle ne soit pas seule… [BABELIO]

Pour ce livre, je te renvoie directement vers la vidéo sortie il y a quelques jours sur la chaîne : (ouh la flemmarde ! 🙈)

#ISBN:9782290165614

Personne ne sait exactement comment ça a commencé. Ni où ni quand d’ailleurs. Louise pas plus que les autres. Ce qui est sûr, c’est quand les premiers cas sont apparus, personne n’était prêt et ça a été la panique. Des adolescentes qui changeaient d’un coup. Des filles dont la peau se recouvrait de… dont les sens étaient plus… et les capacités… Inimaginable… Cela n’a pas plu à tout le monde. Oh non ! C’est alors qu’elles ont dû se révolter, être des Félines fières et ne rien lâcher ! Après Sirius (prix Sorcières 2018), Stéphane Servant revient avec un roman coup de poing. [BABELIO]

Félines est le dernier finaliste que j’ai lu. Si tu me suivais déjà en 2018, tu te souviens peut-être que j’avais gardé un souvenir doux-amer de Sirius. J’ai donc longtemps repoussé le moment où je devrai lire ce roman.

Lorsque j’ai entamé l’e-book, je me suis dit: « Oh ça ira vite, il ne fait que 200 pages. » Et pourtant, la lecture a été longue… mais longue … ! Je crois que je ne suis pas le public ciblé par l’auteur dans ses romans, tout simplement. 🤷

Il fait parler directement Louise en tant qu’adolescente pour relater son vécu, depuis les premières découvertes des jeunes filles transformées jusqu’à 2 ans plus tard si j’ai bien suivi la chronologie. J’ai trouvé que le style était trop oral malgré le fait que Louise l’écrive à l’éditeur qui est chargé de recevoir son récit, l’absence de chapitres m’a pas mal agacée car je devais interrompre ma lecture parfois au milieu de l’action, souvent frustrée parce que je ne trouvais aucun bon moment pour m’arrêter. L’auteur souhaite aborder beaucoup de sujets liés à l’adolescence, surtout vue du point de vue féminin et ça m’a dérangée car je n’y ai pas du tout cru. Encore une fois, c’est un homme qui souhaite prétendument donner la parole à une fille alors qu’il n’a pas vécu ces expériences de vie, qu’il ne sait pas ce que c’est. Il souhaite traiter tellement de thèmes qu’ils sont tous abordés rapidement et superficiellement, me laissant sceptique à chaque fois, même si j’étais d’accord avec la plupart des intentions qui transparaissaient (l’opposition aux injonctions à la beauté, à l’épilation, à la pression des relations sexuelles, le viol… bref: le patriarcat). C’était juste trop mal amené pour mes yeux de femme adulte féministe.

J’étais cependant curieuse de voir où l’auteur voulait nous emmener, je ne voyais pas du tout comment son récit allait s’achever. J’ai donc sauté plus d’un quart de l’histoire pour arriver vers la fin, tout à fait par hasard après un moment-clef. Je n’ai eu aucune peine à raccrocher les wagons, ce qui en dit long sur la nécessité des pages que j’avais passées… Je ne pense pas relire de nouveau roman de Stéphane Servant, PLIB ou pas. 😞

#ISBN:9782812618291

Et toi, tu as lu tous les finalistes? As-tu deviné pour lequel je vais voter? 🙈 Et de ton côté, pour qui penses-tu voter le 20 septembre prochain?

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